lundi 30 novembre 2009

Les livres fantômes...

"Écrire son chef-d'oeuvre cinquante ans après sa mort, c'est un privilège de fantôme."
Claude Leroy, Les livres fantômes, Magazine Littéraire N° 329 : L'univers des bibliothèques, d'Alexandrie à internet.

samedi 28 novembre 2009

"Nothing, really matters/création d'un caractère de l'intervalle."

Un projet sur l'absence pour m'excuser de la mienne... I'm back! Magnésium, vitamines & Guronsan en poche, je me reprends en main et vous présente ce magnifique travail d'Émilie Rigaud nommé "Nothing, really matters".






Le caractère typographique est ici en réalité révélé par l'absence. Il n'est pas dessiné, mais c'est l'espace/le vide, qui l'est... Bonne illustration du "rien qui fait le tout" [et vice-versa], du rien qui trace les contours du tout.












"Ce ne sont pas les objets dont la figuration me paraît féconde, mais c'est ce qu'il y a entre les objets, ce que le conditionnement culturel incite à regarder comme des vides." Dubuffet

dimanche 15 novembre 2009

Un site vivant pour des sites morts...


"Sur Ghosts Sites, Steve Baldwin rend hommage aux sites morts pour le Web en leur offrant une petite place dans son musée posthume.


La page d’accueil du site biblecentral.com, a été remplacée par le message : "Le site auquel vous essayez de vous connecter n’existe plus." Comme beaucoup d’autres sites, biblecentral.com a été obligé de fermer ses portes. L’Internet ce n’est plus l’Eldorado. L’océan numérique engloutit donc carrières prometteuses, grandes fortunes de la nouvelle économie et sites internet renvoyés au statut d’épaves. À l’hommage desquelles Steve Baldwin, concepteur du musée en ligne "Ghosts Sites", se consacre depuis cinq ans."

La suite de l'article >>>ICI<<<

"Ghost site"

samedi 14 novembre 2009

Suite à l'entretien du mardi 10 Novembre avec Joëlle Labiche...

Mardi 10 Novembre 2009 : RECADRAGE DE PROJET.
[Éventuelle] introduction de la question de "l'absurde" dans un domaine fonctionnel au
possible : l'archivage/le classement/la liste.

Après la phase "tétanisation" face à cette chose que l'on appelle communément "ordre" et qui est un gros problème au quotidien pour moi, la possibilité de penser "un classement à ma manière" m'apparaît alors comme un défi pouvant s'avérer assez amusant.


La vie étant bien faite, je suis tombée sur ce projet de Coline Sunier, diplômée en graphisme [DNSEP, 2008] à l'ESAD Strasbourg. "Index alphabétique [A–Z] de l’index numérique [0–154] du registre [Dossier A–Dossier X]", est un index d'une apparence simple et fonctionnelle mais qui n'a en fait aucune utilité tant il est exhaustif dans sa forme et son contenu.









dimanche 8 novembre 2009

"La vieille armoire en chêne se souvient-elle du temps où elle avait des feuilles?" Paul Valéry

C'est pas macabre, c'est design!



Dans la continuité de mon dernier article concernant "le blanc" et ses qualités, je vous présente le projet "marquer le dernier voile" par Roos Kuipers. C'est un cercueil ouvert où le mort est progressivement couvert par les couches de tissu, obscurcissant ainsi progressivement la vue des pleureuses du corps.




Pourquoi parler du linceul vous allez me dire, et bien tout simplement pour soulever le fait que le blanc est présent dans toutes les étapes initiatiques de la vie [du moins dans la religion catholique] : naissance, baptême, communion, mariage, mort. Le nouveau né était anciennement enveloppé dans un tissu blanc, tout comme le mort. Encore une ambiguïté autour de cette "couleur" qui parle de la vie, mais aussi de la mort [l'une n'allant pas sans l'autre]. Ce linge blanc tiré sur les morts ma toujours donné l'impression que l'on voulait les cacher plus que les protéger. En même temps il y a de ça dans ce geste ; le blanc a une qualité certaine d'effacement. On utilise d'ailleurs bien l'expression "blanchir de l'argent"...


L'ambivalence du blanc.

Ce qui va suivre est réellement un constat personnel, ce qui veut dire que vous êtes tout à fait en droit de ne pas être d'accord avec moi, voire même de me contredire. Les avis et critiques sont les bienvenus...

Je me suis intéressée au
blanc, cette "couleur du tout" [et du rien], valeur pour certains, et qui en réalité, est une manipulation de l'œil humain qui considère comme blanche toute lumière perçue comme un mélange équilibré des trois couleurs primaires. C'est la sensation visuelle obtenue avec un spectre lumineux continu.


Si l'on considère la synthèse additive (superposition de faisceaux lumineux monochromatiques), le blanc est la réunion de toutes les couleurs, le noir est l'absence de couleur. Si l'on considère la synthèse soustractive (mélange de pigments, de peintures), le blanc est obtenu sur une feuille vierge (pour peu que la feuille soit elle-même blanche et éclairée par une lumière blanche), et le noir est obtenu par le mélange de toutes les couleurs.


Dans la symbolique occidentale, le blanc est généralement associé à la pureté, à l'innocence, à la chasteté, à la paix (drapeau blanc), à la virginité, au mariage, à la spiritualité (couleur de la papauté), à la sainteté et à la vie. L'origine de cette symbolique réside dans le caractère immaculé, sans présence de noir, et absolu de la lumière blanche, et dans le fait que le blanc est aussi la couleur de la neige et du lait maternel. La couleur souvent opposée au blanc est le noir.

Cependant le blanc est aussi associé à une symbolique contraire : la vieillesse (cheveux blancs), la mauvaise santé (hôpital) et finalement la mort (linceul, os), mais aussi l'angoisse devant la fameuse "feuille blanche" des étudiants lors des examens, de l'écrivain lorsqu'il débute son œuvre ou celle de l'artiste devant son tableau blanc à peindre.

Dans la symbolique asiatique, le blanc est associé à la mort, au deuil. La mort étant le passage obligé vers un nouveau monde, elle est considérée comme une renaissance, dont le blanc évoque la pureté.

Par analogie, un bruit blanc est un son ayant un spectre sonore continu. L'impression obtenue est un souffle.


De manière générale, un phénomène ayant un spectre continu est souvent qualifié de "blanc" quelle que soit sa nature.

"Le blanc agit sur notre âme comme un grand silence, absolu pour nous", Vassily Kandinsky.

Source : Wikipédia.



Bon, après ce petit "état des lieux" du blanc, je vais tenter d'expliquer pourquoi il tiendra certainement une grande place dans ma réflexion autour de la mémoire. En un premier lieu, c'est un "outil" qui permet en toute simplicité d'exprimer selon moi, l'impalpable. Je m'explique : le blanc est pour moi quelque chose qui parle à la fois du tout, de l'absolu, et du rien. C'est par le rien qu'il trace les contours du tout. Le simple fait d'apercevoir permet de connaître l'existence. Il soulève à la fois la question de "l'être" [phénomène], mais paradoxalement celle de l'absence. Là, vous commencez certainement à vous dire que je devrais faire une cure de vitamines...


Mais non, je ne pense pas être folle [quoi que], c'est exactement le même paradoxe qui est soulevé dans le phénomène de la mémorisation/du souvenir. Comme dit précédemment, pour ce souvenir il faut d'abord [savoir] oublier... Et sur ces bonnes paroles, je vais radoter un peu et vous reparler des fameux "fantômes" d'archives de julie Morel. "Fantôme" oui, cette feuille blanche dont je ne cesse de vous parler, entreposée à la place d'un document montée en salle de lecture. Pour moi, c'est l'illustration parfaite de l'association du blanc au phénomène de la mémoire. Par sa simple présence, cette feuille blanche, vierge, neutre, rappelle le fait que quelque chose était présent, est manquant, à cet endroit. Quelque chose d'absent qui rappel la présence... MAGIQUE!


Pour continuer sur "l'ambivalence du blanc", je suis tombée sur un article internet d'un professeur en atelier de peinture, qui s'exprimait sur "le phénomène de la page blanche", voici ce que j'en ai retenu qui me semblai intéressant :


Ce monsieur, Clément Boily, comparait le premier trait de crayon sur la toile à l'effet d'une parole inopportune dans une grande salle silencieuse. Il évoquait aussi la peur de gâcher et de briser la blancheur parfaite. C'est étrange ce paradoxe une fois de plus entre le fait que le blanc puisse à la fois représenter une incitation à la création, et par le même fait un frein à cette dernière... Sur ce point, le professeur expliquait que nous n'étions pas habitués à être dans une situation de liberté totale, où aucune directive n'était donné, aucune limite, aucun interdit, ce qui crée un sentiment de panique, face à l'absence de tous ces points évoqués. C'est ainsi que selon lui, nous nous auto-censurons face à la possibilité d'un échec.

samedi 7 novembre 2009

Second aparté...

Oui encore, mais ça vaut vraiment le coup d'oeil. Cette vidéo est "juste" touchante dans sa simplicité. Je mets bien le mot juste entre guillemets, car nous savons tous que faire simple et efficace est peut être une des choses les plus difficiles à réaliser...

C'est signé Silvio Giordano, et il décrit lui-même son travail, je cite, comme "une étude sur les âmes de plastique, de ces objets vivants, morts, aux alliages de pétrole et de polymères. Autant de sachets qui protègent notre alimentation au quotidien." J'aime le choix du mot "âmes" appliqué ici à quelque chose qui par définition n'est pas vivant. Enjoy!


Formater votre MAC? Un jeu d'enfants...

Oui oui, c'est vrai, ce jeu prend vraiment l’environnement de votre ordinateur pour générer des ennemis à partir de fichiers pris au hasard sur votre ordinateur. Ça vous fait peur? Et bien à moi aussi...

Tuez vos ennemis et ce sont vos fichiers qui seront effacés… tout simplement! Idiot? Pas seulement, ce jeu soulève quand même la question d’une réalité virtuelle augmentée et qui prend une dimension bien réelle. Bon c’est aussi un moyen de formater votre ordinateur en jouant, certe.

Le lien de téléchargement du jeu : http://www.stfj.net/art/2009/loselose/

Personnellement j'ai même eu peur d'aller chercher ce lien. Ce jeu représente pour moi une véritable petite bombe à ne surtout pas mettre entre mes mains... C'est d'ailleurs assez dérangeant cette forme de "dé-dramatisation" de l'effacement des fichiers, qui est, en tous cas selon moi, un geste lourd de conséquences et pas si spontané. Et vous, êtes vous prêts à tout effacer dans l'amusement?