Lors de mes recherches sur Christian Boltanski, je suis tombée sur un article de blog présentant une oeuvre secrète, cachée, dont nul ne parle et qui apparemment n'est mentionnée nulle part. Cette installation au Conservatoire de la ville de Paris n'est donc pas accessible à tous ; l'artiste ne souhaitant pas qu'on la visite en grand nombre, seuls de petits groupes obtiennent parfois l'autorisation d'y accéder, les photographies n'y étant bien sûr pas permises. Boltanski honore ici secrètement "les morts" qui, dans l'argot du Conservatoire, sont les élèves qui n'ont pas été reçus au diplôme. Seules traces de cette oeuvre, ces 2 photos provenant pour l'une de la monographie de Lynn Gumbert sur Boltanski et l'autre de l'ouvrage L'Art à ciel ouvert de Caroline Cros et Laurent Le Bon. Ces photos y sont d'ailleurs d'après l'auteur de l'article du blog, montrées à la sauvette et l'oeuvre même pas mentionnée dans le texte.
Vous vous demandez certainement pourquoi m'être arrêtée sur cette oeuvre plus que sur une autre... Et bien premièrement, c'est l'utilisation du mot "morts" que j'ai rapproché des notes de Julie Morel concernant son travail sur les archives. Effectivement, elle soulevait alors le fait que dans le vocabulaire de "l'archiviste", on employait le mot "fantôme" pour caractériser la feuille blanche que l'on plaçait à la place d'un document, lorsque ce dernier était monté en salle de lecture. C'est assez amusant et cependant pas tellement étonnant que ce vocabulaire appartenant au champs lexical de la mort se retrouve ainsi appliqué à des archives/des objets non-vivants, mais traces de vivants.
L'auteur de cet article du fameux blog, utilise d'ailleurs les termes de "flottement de fantômes mémoriels" pour caractériser l'odeur bien particulière aux installations de Boltanski. Ce qui me fait aussitôt rebondir sur les propos de Julie Morel qui, en plaisantant, se demandait si le lieu des archives ne serait pas une sorte de vaisseau fantômes...
Je vous conseille fortement de lire
>>>cet article<<<, d'autres points forts intéressants y sont évoqués, mais mon article [à moi] commence à me sembler un peu trop long alors je vais garder mes petites notes de côté et arrêter là.
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